Publié en 1910, La Vagabonde est un roman profondément autobiographique de Colette, où elle puise dans son expérience personnelle pour brosser un portrait vibrant de l’émancipation féminine, de la résilience, et du milieu artistique du début du XXe siècle.

Le roman raconte l’histoire de Renée Néré, une femme d’une trentaine d’années, divorcée après un mariage malheureux, qui gagne sa vie comme artiste dans le milieu du music-hall. Renée jongle entre sa passion pour la scène, ses tournées épuisantes et les avances d’un prétendant, Maxime Dufferein-Chautel, qui l’aime mais souhaite l’arracher à son indépendance durement acquise.

Colette, comme son héroïne, a connu un divorce difficile (presque impossible à l’époque) avec son premier mari, Willy, et s’est tournée vers la scène pour subvenir à ses besoins. Le roman est imprégné de son vécu, notamment sa carrière au music-hall, où elle a expérimenté la liberté, mais aussi la précarité et les jugements sociaux. À travers Renée, Colette explore ses propres luttes intérieures : choisir entre une vie d’indépendance parfois solitaire ou céder à une relation qui pourrait la priver de sa liberté.

La Vagabonde offre une description minutieuse et réaliste de la vie dans le milieu du music-hall : les coulisses animées, les rivalités entre artistes, la fatigue des tournées, et les regards du public. Ce monde, à la fois éclatant et fragile, est décrit avec la plume poétique et sensorielle de Colette, qui saisit aussi bien l’éclat des lumières que la solitude des artistes après le rideau tombé.

Ce roman est bien plus qu’une chronique de l’émancipation féminine ou du milieu artistique ; il questionne les notions d’amour, de liberté, et d’identité. En mettant en lumière la force intérieure de son héroïne, Colette livre un message intemporel sur le courage de rester fidèle à soi-même, même dans l’adversité. La Vagabonde est une oeuvre puissante et émouvante, où la vie et l’art de Colette se mêlent pour captiver les lecteurs et les emmener dans un voyage littéraire inoubliable.